Angle Mort & Clignotant

Le quotidien mis en musique

En juin dernier, Zao et moi allions au parc de la Gloriette pour y découvrir le festival Aucard de Tours. Nous arrivons à 18h, les concerts n'ont pas encore commencé. Nous découvrons un joli lieu, une ambiance agréable et une mise en forme originale du site. Nous nous dirigeons tranquillement vers les backstages pour rencontrer le groupe Angle Mort & Clignotant. C'est avec un peu d'appréhension (c'est notre première) que nous arrivons devant leurs loges. Nous y rencontrons trois personnes (les deux musiciens et leur manager) fort sympathiques ! Après quelques présentations, nous commençons l'interview dans la bonne humeur.

 

GB : Est-ce que vous pourriez vous présenter rapidement ?

M : Je m’appelle Mathieu et je suis « Clignotant » dans le groupe.

R : Et moi Romuald, « Angle Mort ».

GB : Donc vous avez des personnages bien définis ?

R : Ce sont plus nos noms de scène on va dire…

GB : Vous avez commencé quand, comment, pourquoi, ce projet musical ?

R : Quand : Il y 4 ans
      Comment : En rencontrant Mathieu sur différents projets, à la base il était danseur, et moi comédien. On s’est rencontrés la première fois lorsqu’il a fait une création sonore dans un spectacle dans lequel je jouais.
      Pourquoi : On avait d’autres groupes avant et on est partis sur un délire de route, Mathieu n’avait pas son permis et j’ai proposé d’être son tuteur de conduite accompagnée, et on s’est dit « pourquoi on ne s’appellerait pas « Angle Mort & Clignotant » ?» et c’est parti comme ça !


GB : Vous avez une passion spéciale pour les voitures ?

R : Non pas vraiment, on n’est pas dans un délire tuning mais on trouve que c’est quand même assez fascinant et beau quelque part, un peu comme les zones industrielles, c’est l’esthétique qui apporté pas mal d’eau à notre moulin en termes de thème et d’imagerie.

GB : Quelle est la trame de votre album « A10 » ? Parce que les titres n’ont rien à voir entre eux.

M : Oui, il y a des titres très différents parce qu’on essaie de ne pas se limiter à ce champ lexical parce que d’un : il n’est pas inépuisable donc on l’utilise avec parcimonie et de deux : notre volonté est de rester très universels et de parler de tout un tas de thèmes qui nous passionnent tout autant que celui-là, si nous étions à 100% là-dedans ce serait réducteur pour nous. « Angle mort & Clignotant » c’est surtout capter des choses du quotidien de la société, des choses qu’on ne remarque même plus parce qu’elles deviennent routinières, on ne remarque plus leur beauté étrange. On crée donc quelque chose de festif avec quelque chose qui est totalement oublié mais cela peut aussi être une critique, quelque chose de sombre ou encore un éloge…

GB : D’accord, donc toute matière est bonne à créer quelque chose ?

R : Absolument, par exemple on a fait quelque chose qui n’est pas vraiment un titre mais, pour moi,  qui rappelle aussi bien ça, c’est : « Piano Gare » où on parle des pianos dans les gares de France, parce que tout le monde a déjà vu des mecs qui jouent au piano, mais, ce piano mêlé à la voix SNCF, au fait que tu ne sois pas là pour écouter du piano mais pour prendre un train, au bruit des gens, etc. tout cela crée un truc un peu étrange qu’on tente de mettre en valeur.

M : Avec toujours un truc catchy qui aide, parce que, lorsqu’ils ont installé ces pianos, il y avait toujours un gars pour jouer « Amélie Poulain », donc c’est devenu un peu devenu le refrain de cette « non chanson ». Tout ça fait une sorte de concept qui devient un morceau de musique.

GB : Pourquoi le rap-trap pour mettre ces idées en musique ? Vous avez choisi ce style parce qu’il est entraînant ? Vous étiez déjà là-dedans avant, avec vos autres groupes ?

M : Non pas vraiment, nous ce qu’on aime c’est scander des textes, et on aime beaucoup de rap en commun, on aime rapper, Romu avait déjà écrit des textes, moi beaucoup moi mais on s’y met… Le côté festif nous emmène directement dans une piste technoïde, je n’ose pas dire « techno » parce que c’est tellement codifié que je suis sûr qu’on ne fait pas de la techno, mais en tout cas on fait bien des kicks puissants, de la musique très dansante avec un tempo assez élevé, on scande des textes, on fait donc du rap, on utilise les codes de la trap music parce qu’on en écoute beaucoup. Donc tout ça fait une espèce de format hybride mais avec deux directions assez claires (rap/techno) qui sont nos « garde-fous ».

GB : Quelles sont vos influences ?

M
: Les choses qu’on nous dit : Salut c’est cool, Sexy Sushi, Stupeflip…
      Et ce qui nous influence : Stupeflip, vraiment, parce que je me suis rendu compte que c’est un des premiers trucs qu’on connaissait par cœur Romu et moi, des projets actuels comme Vald, Biffty, Damso, Caballero & JeanJass… Des trucs dansants et efficaces en fait.


R : Les hollandais Lil Kleine & Ronnie Flex, notamment « Drank & Drugs », Contrefaçon, à fond, qui jouent demain d’ailleurs !

M : Oui, ils réutilisent aussi les codes du hip-hop et de la gabber… Ah oui aussi ! La Compagnie Créole qui a su faire de chaque chanson un titre phare, ils font de la « slogan music » à fond, ils sont trop forts ! Il y a aussi Vladimir Cauchemar… Après on n’est pas si loin de l’univers de Philippe Katerine…

R : … La Honte aussi…
     Et plein plein plein de choses !


GB : A côté de ça vous écoutez d’autres choses ?

M : Je t’avoue que je suis dans un vortex de hip-hop depuis quasiment 10 ans maintenant, j’ai du mal à m’en sortir même si je tente une petite sortie vers l’électro en ce moment, mais je ne demande qu’à écouter de la musique, t’as une disponibilité infinie de Spotify, notamment, tu ne sais pas trop où chercher, rien que de chercher dans le hip-hop US et français ça prend déjà un temps de ouf, je n’ai pas assez de temps pour le reste, j’écoute des playlists toute faites, et voilà !

 

Publié le : 15/09/2018 à 14:39
Mise à jour : 01/06/2019 à 15:16
Auteur : Nina Carré
Catégorie : Interviews

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